RÉFLEXIONS

Il y a quatre mille ans, quelqu'un au nez sensible et à l'imagination fertile transforma le fait de brûler de la résine de bois pour dégager des fumées parfumées en un rituel qui transcenda le temps et l'espace au sens propre. L'odeur de l'encens ou de l'huile peut vraiment vous ramener des siècles en arrière, dans un lieu et à une époque jamais connus mais qui font partie de votre apprentissage cognitif. Et il va sans dire qu’une odeur peut vous aider à retracer votre propre chronologie dans une nanoseconde seule. Tel est le pouvoir mystique du parfum sur l'esprit humain. 

Le monde regorge de questions et de complexités qui remettent en cause notre statu quo, font obstacle à notre bonheur, voire à notre existence. Ces obstacles peuvent être interprétés soit comme générateurs de stress, soit comme occasions de développement. Ayant transformé les difficultés en progrès, ils nous aident à sortir de la mer du chaos, bien plus forts qu’avant. Un problème résolu représente un pas en avant. Et si toute l'humanité de cette planète avançait d’un seul pas, nous évoluerions en tant que race. L'évolution d'une seule espèce, nous le savons bien, a un impact sur toute autre, et finalement sur la planète. C'est aussi simple que cela.

En fin de compte, vous, moi et toute créature qui habite cette planète, nous ne sommes qu'une combinaison unique des mêmes quatre éléments primaires. La terre, le feu, l'air et l'eau. Notre corps est un mélange de terre et d'eau, notre souffle est de l'air, et la chaleur produite par le corps et ses processus fait partie de notre héritage de feu. Tout ce que nous faisons est fonction de la sagesse de ces éléments en nous - penser, sentir, aimer, connaître, apprendre, interroger et explorer. Il se peut que ces permutations et combinaisons varient pour chacun de nous, mais les éléments restent les mêmes.

À travers les âges, l'Inde a toujours été le pays d’intenses voyages, du bois de santal et du safran. Une quête spirituelle pour ceux qui cherchent plus que la gloire et la fortune, qui sont à la recherche d'un but plus élevé. Ceux qui cherchent à surmonter le sentiment de déconnexion, de perte, de douleur ou de confusion. Et ceux qui restent ouverts à explorer de nouvelles définitions du bonheur. Un pays où les réponses à des questions complexes se révèlent dans la simplicité de la vie. L'Inde a toujours accueilli ceux à la quête spirituelle en leur offrant l’occasion de vivre quelque chose qui les dépasse, les enracine et les ravive.

Certaines personnes escaladent leur mont Everest de l'intérieur, dans le cadre de leur travail, de leurs relations ou même de leur santé. D'autres se rendent à l'extérieur pour se confronter à la nature dans ce qu'elle a de plus impitoyable. Dans des rapides déchaînés, sur des sommets mortellement raides, aux fonds marins inexplorés et même à travers la chute libre des hauteurs vertigineuses défiant les lois de la gravité. En Inde, le long de 105 km du Chader Trek, la rivière Zanskar, gelée à -25 degrés dans les chaînes himalayennes du Ladakh, attire des touristes nature du monde entier depuis des décennies. Du rafting dans les rapides violemment turbulents de la rivière Tons de l'Uttarakhand, du VTT dans les canyons forts de Pang à Rhumste au Ladakh et bien d'autres voyages à sensations fortes comme ceux-ci, font partie de l'héritage

L'arôme puissant du café qu’on prépare peut vous transporter dans une nanoseconde du café italien où vous êtes assis, à la cour de votre grand-mère à Tanjore. L'hypothèse traditionnelle selon laquelle le sens de l'odorat chez l'homme est médiocre par rapport à celui des animaux est constamment remise en cause par les scientifiques qui étudient le fonctionnement mystérieux du cerveau.

Nos parents nous apprennent à aimer nos frères et sœurs ainsi que nos amis. La religion nous enseigne à aimer nos semblables, comme nous nous aimerions nous-mêmes. Mais personne ne nous apprend comment nous aimer nous-mêmes. En réalité, depuis notre enfance, on nous présente des objectifs à réaliser, que nous croyons nous rendre plus aimables. Et lorsque nous échouons, nous nous sentons incapables et peu dignes d'amour. En grandissant, nous faisons face à des conditions et à des listes établies par les enseignants, les employeurs, les partenaires, les enfants et la société en général, et nous nous lançons avec enthousiasme pour répondre aux attentes de chacun. Nous luttons pour cocher toutes ces cases, réussissant souvent, mais dans l’absence de joie, avec ce sentiment de vide et toujours, de ne pas être aimés. Pas le moindre

Si votre vie n'a été qu'une dérive insouciante au pilotage automatique sur un lent fleuve, il y a de fortes chances que vous ne soyez pas adepte d’une vie consciente.

Le corps, dit-on, se guérit par le jeu. L'esprit par le rire et la joie. Nous avons connu tous ces trois aspects sans retenue, en tant qu’enfants. Pendant ces moments de jeu, nous étions géants et super-héros, voyageurs de l'espace et tueurs de dragons, présidents et vedettes. Nous avions la foi si pure et l’imagination si forte que rien ne nous empêchait de croire que nous ne pourrions pas être qui que nous voulions être. Toutefois, en cours de route, le critique en nous finit par se réveiller et chasser ce petit enfant heureux. 

Le critique est à la fois cynique et décourageant. Et au fur et à mesure que nous grandissons, le cynique devient notre compagnon constant, nous rappelant à quel point nous sommes petits et que les rêves ne sont qu'une perte de temps fantaisiste. Nous commençons à planifier notre emploi du temps, à charger chaque instant d'agendas