Le corps, dit-on, se guérit par le jeu. L'esprit par le rire et la joie. Nous avons connu tous ces trois aspects sans retenue, en tant qu’enfants. Pendant ces moments de jeu, nous étions géants et super-héros, voyageurs de l'espace et tueurs de dragons, présidents et vedettes. Nous avions la foi si pure et l’imagination si forte que rien ne nous empêchait de croire que nous ne pourrions pas être qui que nous voulions être. Toutefois, en cours de route, le critique en nous finit par se réveiller et chasser ce petit enfant heureux.

Le critique est à la fois cynique et décourageant. Et au fur et à mesure que nous grandissons, le cynique devient notre compagnon constant, nous rappelant à quel point nous sommes petits et que les rêves ne sont qu'une perte de temps fantaisiste. Nous commençons à planifier notre emploi du temps, à charger chaque instant d'agendas et de listes de choses à faire, sans laisser de place ni à la rêverie, ni à la spontanéité impulsive. Nous oublions la magie des souhaits jusqu'à ce qu'ils se réalisent. Nous laissons passer l'émerveillement et l'admiration, deux choses dont notre âme a besoin pour rester saine. Nous nous transformons en coquilles de la version joyeuse et originale de nous-mêmes.

La bonne nouvelle, c'est que tout cela peut être inversé. Nous avons le pouvoir de remonter dans le temps et d'inviter à nouveau cet enfant banni, dans notre vie. Un bon point de départ est de ne pas se prendre trop au sérieux, et tout le reste non plus. En nous allégeant. Le fait de peiner avec nos lourds fardeaux et de râler sans arrêt ne rend pas les fardeaux plus faciles à porter. Chacun porte un fardeau qui lui est propre, et la façon dont nous naviguons la vie fait de nous les personnes que nous devenons. Nous pouvons sauter le long du chemin, nous arrêter pour chanter, cueillir des fleurs, et badiner avec un étranger. Ou bien nous pouvons être "adultes", nous plaindre et fulminer, et laisser nos soucis éclipser la beauté du monde qui nous entoure. Le jeu est thérapeutique. Sur le plan émotionnel et physique. Il mobilise des parties de nous-mêmes qui ont été carrément inactives pendant des années. Il libère la créativité, développe l'imagination, soulage le stress, renforce l'apprentissage, amplifie la joie et nous connecte à nous-mêmes ainsi qu’au monde qui nous entoure. 

Quand nous nous connectons à une autre personne, nous établissons une intimité et une confiance, sur lesquelles les liens émotionnels sont fondés. Nous pouvons jouer avec un animal de compagnie, un partenaire, un conjoint, des enfants, des parents, des collègues et des amis. Toute relation peut profiter du jeu et de la spontanéité. Même notre propre relation avec nous-mêmes. Le jeu est connu pour guérir les blessures émotionnelles et même bloquer la douleur physique. Le frisbee, les jeux de société, les cartes, les jeux de mots, les jeux physiques et même les jeux de QI sont autant de moyens de s’offrir une sensation de bien-être. Ces hormones peuvent non seulement créer un effet bienfaisant général, mais elles sont également connues pour leur capacité à redoubler considérablement la créativité. C'est pourquoi Google et beaucoup d'autres d'entreprises organisent toutes sortes d'activités ludiques sur le campus. Pour s’assurer que leurs employés font preuve de créativité à leur top niveau. Il nous reste à intérioriser l'éthique du jeu pour accroître notre propre productivité. La réussite ne dépend pas de la quantité de travail que nous effectuons. Elle dépend de la qualité de notre travail. Et la qualité de notre travail dépend de notre bien-être - émotionnel et physique. Faire une pause jeu est la meilleure façon de se reconstituer et d'éviter l'épuisement.

Allez-y, tendez le bras à l'enfant que vous étiez. Invitez ce petit à venir jouer. Visionnez le monde à travers ses yeux innocents et explorez de nouveau ce que vous voyez autour de vous. Sans retenue. Ressentez cette aisance d'être. Célébrez l'enfant en vous.