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Rencontrez le meilleur de vous-même tout près, au-delà de votre zone de confort.
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Certaines personnes escaladent leur mont Everest de l'intérieur, dans le cadre de leur travail, de leurs relations ou même de leur santé. D'autres se rendent à l'extérieur pour se confronter à la nature dans ce qu'elle a de plus impitoyable. Dans des rapides déchaînés, sur des sommets mortellement raides, aux fonds marins inexplorés et même à travers la chute libre des hauteurs vertigineuses défiant les lois de la gravité. En Inde, le long de 105 km du Chader Trek, la rivière Zanskar, gelée à -25 degrés dans les chaînes himalayennes du Ladakh, attire des touristes nature du monde entier depuis des décennies. Du rafting dans les rapides violemment turbulents de la rivière Tons de l'Uttarakhand, du VTT dans les canyons forts de Pang à Rhumste au Ladakh et bien d'autres voyages à sensations fortes comme ceux-ci, font partie de l'héritage légué par des naturalistes comme Edmund Hillary, Tenzing Norgay et George Mallory, qui témoigne du pouvoir de la volonté humaine à dominer le sommet le plus haut du monde.
Quel attrait l'homme trouve-t-il à défier la nature ? Qu'est-ce qui nous pousse à risquer notre vie et à nous lancer dans des missions qui mettent à l'épreuve chaque souffle, chaque muscle et chaque tendon de notre corps, et qui relancent notre esprit ? Question répondue avec concision par le commandant HPS Ahluwalia, membre de l'expédition du mont Everest en 1965, qui l’illustre avec justesse. "Nous le faisons pour gravir le sommet en nous". Dans ce monde de technologies en mutation perpétuelle, d’affaires et de médias persistantes, tout et tout le monde autour de nous est soit un défi, soit un concurrent. Les objectifs et les échéances, c’est ce qui nous excite, et nous nous évaluons nous-mêmes et les autres d’après les chiffres concrets et froids. Nous sommes si obsédés par la poursuite des chiffres, nous faisons une telle fixation sur le monde extérieur que nous finissons par perdre le sens de ce qui se passe à l'intérieur de nous. Nous perdons la conscience de nous-mêmes, de qui nous sommes vraiment et de ce qui nous rend heureux. Il ne s’agit plus d'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, car même nos proches n’arrivent pas à nous apporter la joie dont nous avons tant besoin. Nous commençons à nous sentir impuissants, incapables de nous décrocher du bruit extérieur, ne sachant pas comment gérer ce que nous ressentons. Autrement dit, nous sommes perdus.
La nature est certainement la meilleure boussole connue de l'homme. Ou de la bête. Si nos amis à quatre pattes le savent instinctivement, la mémoire humaine a tendance à s'émousser dans le chaos de la vie. Pourtant elle nous revient peu à peu, et certains d'entre nous se branchent sur la nature lorsqu'on se trouve dans une impasse, tandis que d'autres, qui aiment se dépasser en voyage de découverte d'eux-mêmes, le font de manière préalable. La nature nous offre un sentiment instantané de connexion, une sorte de GPS cosmique. Dès que nous nous branchons, la nature nous éloigne de nos réalités construites, nous donne un aperçu de cette éternelle vision globale et nous pousse à sortir de notre flux existentiel. Mais pas sans forcer notre attention sur le présent, nous pousser à sortir de notre tête et à faire l'expérience de l’immédiat qui nous entoure. Elle nous apprend le mantra magique de la pleine conscience, parfois en assurant que notre survie même en dépend. Elle nous oblige à recalibrer nos propres limites, à repousser celles-ci, imposées pour nous et non par nous.
Les alpinistes Messener et Habeler étaient les premiers à conquérir le Mont Everest sans bouteille d'oxygène. Ils ont établi non seulement un nouveau record, mais ils ont aussi changé les règles. Ils ont donné au monde un aperçu de ce que le corps et l'esprit humains étaient capables de supporter dans des environnements extrêmement difficiles. La nature nous aide à découvrir qui nous sommes en tant qu'individus et espèce et nous pousse à exploiter pleinement nos capacités.
Elle nous aide à recadrer notre vie et les problèmes qui nous assaillent, en nous donnant une certaine fluidité de perspective. À part la plus précise des boussoles de la vie, la nature est également le stimulus sensoriel le plus immersif que l'homme ait jamais connu. Elle oblige toutes les sensations à s’éveiller - la vue, l'odorat, le son, le toucher et l'observation - et les engage à vivre le présent. En relevant les défis présentés par les montagnes, les rivières, les volcans, les océans et autres, la nature nous oblige à dépenser toute notre énergie négative qui, autrement, aurait été transmise à quelqu'un d'autre, ailleurs. Nous retournons à notre quotidien, renouvelés, énergisés, réinitialisés et recalibrés. Avec cette réalisation que nous sommes vraiment plus grands et plus puissants que nous ne le pensions être. Le voyage du voyage de soi a démarré. De la quête du meilleur moi, de l'aventure type qu'est la vie.